Sécheresse Oculaire
Il s’agit d’une maladie chronique et inflammatoire qui touche le film lacrymal. Cette pathologie est secondaire à un déficit qualitatif (les larmes ne remplissent pas leur rôle, elles n’ont pas une bonne qualité) et/ou quantitatif (il n’y en a pas assez) des larmes. En l’absence de diagnostic et prise en charge adapté la pathologie s’auto-entretient et s’aggrave progressivement.
Une consultation dédiée à la sécheresse lacrymale existe dans le centre FOCH VISION de Bayonne allant du diagnostic (LipiView®, MGE®, test de Schirmer), aux traitements locaux et soins d’entretien (larmes artificielles, bouchons méatiques, ré-éducation des clignements, lunettes chauffantes, sérum autologue…) et aux traitements modernes de la sécheresse oculaire: LipiFlow® et IPL Lumenis Optilight.
Premier problème : la sécheresse oculaire entraine un cercle vicieux : l’irritation (inflammation) qui en découle aggrave la sécheresse qui elle-même augmente l’inflammation, et ainsi de suite.
Deuxième problème : les glandes de Meibomius. Ces glandes situés dans les paupières fabriquent une huile (meibum) qui limite l’évaporation des larmes. Plus leur sécrétion est anormale (en quantité et en qualité) moins elles fonctionnent et moins elles fonctionnent plus leur sécrétion est anormale et ainsi de suite. La conséquence est une disparition (atrophie) progressive des glandes (capital glandes de meibomius).
La sécheresse oculaire peut être isolée ou s’associer à des maladies conjonctivales (la peau qui recouvre le blanc de l’œil et la face interne des paupières) comme le conjonctivochalazis ou le ptérygion, des paupières ou de la peau (en particulier la rosacée).
Une cause d’échec du traitement de la sécheresse avec des larmes artificielles est de ne pas diagnostiquer la cause de la sécheresse notamment un syndrome de clignement incomplet et/ou une malocclusion nocturne (les paupières restent très légèrement ouvertes la nuit) ou l’utilisation de masques de traitement contre l’apnée du sommeil.
La sécheresse oculaire touche de plus en plus de personnes en raison des changements de modes de vie, en particulier les activités sur écrans: diminution de la fréquence et de la qualité du clignement. Il s’agit d’un domaine de l’ophtalmologie où la recherche est très active.
Classiquement, la production lacrymale diminue normalement à mesure que l’on vieillit, mais beaucoup plus chez les femmes, surtout après la ménopause.
Dans plus de 86 % des cas la sécheresse oculaire est secondaire à un déficit de sa couche lipidique, lui-même secondaire à un dysfonctionnement des glandes de Meibomius situées dans les paupières (DGM): il n’y a pas plus assez d’huile dans les larmes.
Ce dysfonctionnement peut être constitutionnel, secondaire à diverses pathologies, au vieillissement, à un médicament ou à un problème de clignement.
Certaines pathologies générales (syndrome de Goujerot-Sjögren en particulier) sont parfois diagnostiquées lors de la consultation et peuvent nécessiter une prise en charge pluridisciplinaire avec nos médecins partenaires interniste, dermatologue ou ORL.
L’œil sec va entrainer des sensations de grains de sable, de brûlures, de picotements, ou encore une irritation causée par le vent, les climatisations ou la fixation (ordinateur, lecture, télévision, couture, conduite). L’oeil est irritable et souvent rouge.
Un larmoiement réflexe (au vent ou aux changements de température) est très souvent retrouvé (l’œil produit une plus grande quantité de larmes -surtout de l’eau- car il est irrité mais ces larmes ne remplissent pas leur rôle) ou un inconfort chez les porteurs de lentilles de contact sont très évocateurs.
Un questionnaire standardisé vous sera remis en consultation afin d’évoluer la sévérité de vos symptômes et la gravité de votre maladie: il donnera un point de départ et permettra de suivre les progrès.
Une consultation dédiée à la sécheresse oculaire existe au Centre Foch Vision de Bayonne, disposant des dernières techniques diagnostiques :
Le déficit quantitatif
La quantité de larmes produite est mesurée par le test de Schirmer, indolore et réalisé en cinq minutes. Les lésions cornéennes ou conjonctivales sont appréciées par coloration à la fluorescéine et/ou rouge phénol.
Recherche d’un problème de clignement incomplet
Durant l’examen LipiView®, l’ordinateur va analyser chaque clignement et quantifier le nombre de clignements incomplets.
Avoir plus d’1/3 de clignements incomplets est anormal. Un problème de clignement peut être constitutionnel, secondaire (paralysie faciale, accident vasculaire cérébral etc.) ou lié aux habitudes de vie (travail sur ordinateur, conduite prolongé etc.)
Déficit qualitatif
Le LipiView® permet également de mesurer l’épaisseur et la stabilité du film lipidique entre chaque clignement, permettant de diagnostiquer un dysfonctionnement des glandes de Meibomius.
Ce sont ces glandes qui produisent à chaque clignement de l’huile (meibum) qui se répartie à la surface du film lacrymale pour le stabiliser et limiter son évaporation.
Le film lacrymal, la conjonctive et la cornée sont examinés avec différents colorants (fluorescéine et lissamine).
Le MGE® permet ensuite de compter le nombre de glandes fonctionnelles et par une pression sur les glanes d’apprécier la qualité du meibum: il ressemble normalement à de l’huile d’arachide, mais en cas d’inflammation peut se troubler (comme du beurre fondu) et s’épaisser (comme du dentifrice).
L’examen par rétro-illuminateur permet quant à lui de visualiser directement les glandes de meïbomius et d’établir un grade dans la dilatation et l’atrophie. Il permet également de rechercher des télangiectasies (dilatations et développement anormal de vaisseaux au niveau de la peau et des glandes).
La surface de la cornée est recouverte par une mince couche appelée épithélium qui est examinée par imagerie (OCT épithélial) afin de rechercher une souffrance du tissu.
Une fois tous ces examens réalisés une synthèse sera réalisés le diagnostic est posé et repose sur un score appelé eTAO et les différents traitements possibles discutés.
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Recherche d’une malocclusion nocturne
Grâce à un test très simple, on peut suspecter un problème de malocclusion nocturne
Traitements symptomatiques:
Le traitement de la sécheresse oculaire nécessite souvent l’instillation répétée de larmes artificielles en substitution, à visée symptomatique. Divers molécules de substituts lacrymaux existent, certaines plus adaptées que d’autres selon les situations.
Le sérum autologue peut également donner de très bons résultats dans des formes sévères: il doit être préparé dans une pharmacie spécialisée. Notre équipe travaille essentiellement en partenariat avec l’équipe de Bilbao (Biscaye).
En cas d’inflammation sévère des cures de courte durée de collyre corticoïdes, immunosuppresseurs et antibiotiques permettent souvent de passer un cap difficile.
Grâce à une séquence très simple le patient va pratiquer lui-même une rééducation neuro-motrice afin d’améliorer la fréquence et surtout la qualité de son clignement. Cette gymnastique des paupières est indolore et permet de favoriser la circulation du meibum.
Dans les cas de sécheresse oculaire par déficit quantitatif (manque d’eau) et dans les sécheresses oculaires moyennes à sévère l’utilisation de bouchons méatiques permet d’améliorer sensiblement le confort et la qualité de vie en limitant notamment le nombre de gouttes instillées.
Les larmes qui ne se sont pas évaporées s’évacuent par de petits canaux partant du coin interne des paupières puis s’évacuent dans la fosse nasale (c’est la raison pour laquelle le nez coule lorsque l’on pleure).
L’ophtalmologiste procède à l’obturation des canaux lacrymaux par la pose d’un petits bouchon dans le méat lacrymal, soit de façon temporaire (bouchons résorbables) soit « permanente ».
Un bouchon méatique se pose et s’enlève très aisément en consultation sans anesthésie et de façon tout à fait indolore. Un bouchon méatique ne nécessite pas d’entretien.
L’utilisation de gels ou de pommade nocturnes peuvent ne pas être suffisants. Il est possible également d’être gêné par le flou au réveil lié au traitement. Dans ce cas un dispositif de protection nocturne peut s’avérer nécessaire.
Des séances de traitement du dysfonctionnement meibomiens par lunettes chauffantes Blephasteam® peuvent être réalisées lors d’une consultation afin d’apprendre à les pratiquer soi-même dans le cadre du traitement de la sécheresse oculaire et des blépharites. Un nouveau dispositif développé par le laboratoire Théa sera disponible en 2023.
Un soin par LipiFlow® qui vise à relancer le fonctionnement des glandes de Meibomius peut s’avérer nécessaire, en particulier en présence de nombreux bouchons meibomiens. Ce traitement indolore d’une quinzaine de minutes est réalisé au cabinet. Il n’est pas nécessaire de venir accompagné. Il est important après le traitement de poursuivre les soins quotidiens (on peut comparer le Lipiflow au détartrage du chirurgien-dentiste). Le lipiflow n’est actuellement pas remboursé par l’Assurance Maladie. Il peut cependant être pris en charge en partie ou en totalité par certaines complémentaires (mutuelles).
Le lipiflow est réalisé lorsque les glandes sont bouchées. En cas d’inflammation et/ou télangiectasies un traitement par IPL Optilight (Lumenis) est réalisé. Il peut être parfois nécessaire de combiner les traitements en cas d’obstruction et inflammation.
LIPIVIEW et LIPIFLOW en animation
UN SOIN LIPIFLOW (vidéo en anglais)
Live LipiFlow Treatment from TearScience on Vimeo.
Le traitement par IPL Optilight (Lumenis) est le seul traitement par IPL ayant l’agrément FDA dans le traitement de la sécheresse oculaire.
Le traitement est réalisé au cabinet et dure une trentaine de minutes. Une sensation de chaleur est fréquemment ressentie lors des séances. Une rougeur de la zone traitée est classique dans les heures suivant le traitement. Il n’y a aucun effet sur la vision. Les activités habituelles peuvent être poursuivies après les séances.
Dans le cadre de la sécheresse oculaire les séances sont réalisées une fois par mois pendant 3 à 4 mois en fonction de la réponse au traitement et la sévérité de la maladie.
Le traitement par IPL Optilight n’est actuellement pas pris en charge par l’Assurance Maladie. Il peut l’être en totalité ou en partie par certaines complémentaires (mutuelles).
Prescription de lentilles sclérales permettant de maintenir la cornée humide.
Prescription de lunettes à chambre humide permettant de protéger les yeux et de limiter l’évaporation des larmes.