L’objectif essentiel de ce traitement est de diminuer les rides et les ridules au repos et non d’empêcher la contraction musculaire : on jugera donc le résultat principalement sur l’aspect des rides au repos.

La toxine botulique a un effet myorelaxant au niveau neuro-musculaire : le produit atténue la contraction des muscles.

Cette substance est utilisée depuis 1975 pour estomper certains défauts en ophtalmologie : mouvements involontaires convulsifs du visage (tics), clignements non maîtrisables des yeux, strabisme chez les enfants. À partir de 1990, ce produit a été préconisé en France pour le traitement de certaines pathologies : O.R.L, ophtalmologie, neurologie, rééducation fonctionnelle. Il a reçu une AMM (autorisation de mise sur le marché).

La préconisation esthétique est apparue en 1990 par le Dr CARRUTHERS, un ophtalmologiste canadien. Il a remarqué que ses patients suivant un traitement à la toxine botulique présentaient moins de rides sur le pourtour des yeux que d’autres non traités. Il décida alors de corriger les défauts esthétiques du regard d’une patiente qui le sollicita.
La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a autorisé l’utilisation de cette substance, appelée BOTOX, en 2002. Son application concernait la correction de rides situées entre les sourcils (rides du lion).
La toxine botulique a reçu une AMM (autorisation de Mise sur le Marché) dans un but purement esthétique en février 2003 sous l’appellation VISTABEL (laboratoire ALLERGAN). Son application esthétique concerne la correction des rides situées entre les sourcils (rides du lion) et est conditionnée par certaines règles concernant les procédés d’utilisation et les compétences du médecin.
En théorie, les éventuelles injections à but esthétique pratiquées autre part que dans la zone inter-sourcilière sont considérées « hors AMM ». Dans les faits, la toxine botulique est généralement utilisée à des fins esthétiques entre les sourcils, au coin des yeux et sur le front. Ce produit est caractérisé par sa capacité à relaxer les muscles.
L’objectif de son utilisation est d’estomper les rides horizontales et verticales du front et des sourcils qui apparaissent par la sollicitation répétée des muscles. La toxine botulique permet d’amoindrir la mobilité de ces muscles.
Les muscles sont détendus, les dépressions de la peau sont lissées, le visage paraît plus jeune. Il convient de savoir que la ligne des sourcils est équilibrée par deux groupes musculaires en opposition : le muscle du front servant à relever les sourcils et les muscles situés tout proches des sourcils permettant de les abaisser. Le muscle du front est responsable des rides horizontales et les muscles près des sourcils sont responsables des rides verticales situées entre ces derniers. Le résultat visé par des injections de toxine botulique est l’obtention de rides lisses au repos et non l’immobilisation des muscles.
Le produit réduit les rides provoquées par un groupe musculaire en diminuant son action mais libère le champ d’action du groupe opposé. L’objectif est de maintenir l’équilibre entre ces muscles abaisseurs et releveurs afin d’harmoniser les traits du visage.
Il est recommandé d’avoir recours à des injections de toxine botulique de façon modérée et progressive. Il est donc inutile d’en injecter trop dès les premières séances. Un résultat trop parfait dès la première séance n’est pas recommandé, il faut procéder avec modération. Il est parfois nécessaire de répéter les injections afin de trouver l’adaptation adéquate du produit pour chaque individu.

Il est déconseillé de pratiquer une activité sportive intense et de s’allonger au cours des deux premières heures suivant les injections. Manipuler le visage ou se faire masser avec pression sont deux choses à éviter au cours du premier jour. Au cours des 15 jours précédant et suivant les injections, il est indispensable de réduire les risques de saignement ou d’ecchymose au niveau des parties traitées. Ainsi, les risques d’apparition d’effets non souhaités dû à l’écoulement du produit vers les muscles alentour sont minimisés.
Il est conseillé de réaliser l’exercice suivant au cours des trois premiers jours : contracter avec insistance les muscles concernés par les injections pendant cinq secondes chacun, à raison de trois fois par jour.
Généralement la phase post-injections est simple. Parfois, après les injections, de légères traces gonflées peuvent rester, mais elles se résorbent très rapidement, en l’espace de 20 à 30 minutes.
Il est possible de retourner à ses activités habituelles immédiatement après la séance. Il arrive cependant que certains effets indésirables se manifestent.

Ces effets passagers sont caractérisés par :

  • Une inflammation cutanée : le point de la piqûre est parfois marqué d’une rougeur. Cela ne persiste normalement pas plus de 3 à 6 jours.
  • Des bleus : les parties traitées laissent parfois apparaître de petits ecchymoses qui se résorbent en plusieurs jours.
  • Des gonflements : la survenue progressive d’un œdème peut avoir lieu sur plusieurs jours. Il s’atténuera puis disparaîtra complètement en plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
  • Une altération de la sensibilité : certains patients ressentent une impression de rigidité au niveau des régions traitées (cou, bouche, front) et leur sensibilité est perturbée pendant plusieurs jours.
  • Des douleurs furtives au visage ou aux yeux : cet effet indésirable a été exceptionnellement observé au niveau des parties traitées.
  • Quels que soient les doutes que peuvent avoir les patients au cours de la phase post-injections, ils ne doivent pas hésiter à solliciter le médecin.

L’injection de toxine botulique ne requiert aucune anesthésie. Il est cependant tout à fait possible d’utiliser quelques minutes avant les injections une crème anesthésiante afin de diminuer la sensibilité. N’hésitez pas à en parler au Docteur Scholtès lors de votre consultation.

Dans notre centre les injections sont réalisées au cabinet dans une salle dédiée. On procède à plusieurs injections au niveau du visage au moyen d’une aiguille très fine. Les patients ne ressentent en général pas ou très peu de douleur. Les injections se font en quelques minutes.

Trois à quinze jours après la séance, le résultat apparaît : les rides sont estompées, une légère mobilité musculaire est toujours possible. Même si le résultat est perceptible après plusieurs jours, il est parfois changeant, voire asymétrique, pendant les deux premières semaines, au terme desquelles il se stabilise. Les effets de la correction tiennent environ 3 à 6 mois après les injections. Après ce délai, de nouvelles injections peuvent être pratiquées. Les injections de toxine botulique ont pour objectif d’améliorer l’aspect du visage, sans toutefois atteindre la perfection. Toute demande rationnelle peut aboutir à un résultat grandement satisfaisant.
Répétitions des séances : on obtient un résultat stable après plusieurs séances d’injections, toutes espacées de 3 à 6 mois. Dès la deuxième séance, les effets peuvent durer plus longtemps, jusqu’à 8 mois.
Le bon respect de l’espacement minimum de trois mois entre deux séances évite une réaction de défense contre la substance, tel un « effet vaccin ». Parfois, 8 à 10 séances d’injections sont nécessaires pour obtenir un résultat stable, mais la plupart du temps des effets constants sont obtenus à partir de trois séances.

A savoir : les muscles traités retrouvent toute leur mobilité dès lors que les injections ne sont plus pratiquées.

DÉFAUTS LOCALISÉS :
Il arrive que certains défauts, telles des ridules tenaces, ne soient pas atténués, sans toutefois constituer un réel problème. Ils sont souvent le fait de l’ancienneté de la ride qui est trop encrée dans la surface cutanée et qui présente une marque profonde irréparable. Quelquefois, le résultat est jugé insatisfaisant et peut même mettre en évidence une asymétrie, en réalité déjà existante au niveau des muscles, ceux-ci étant de puissance et de disposition différentes. La correction de ces défauts peut se faire le mois suivant la première séance par une retouche de toxine botulique. Dans ce cas, il est impératif d’attendre au moins deux semaines après la première séance pour avoir recours à des retouches, afin de respecter le temps nécessaire aux groupes musculaires pour retrouver leur équilibre.

MANQUE PERSISTANT DE SYMÉTRIE :
Les deux côtés de la face peuvent déjà être asymétriques avant la pratique d’injections, tout comme des rides peuvent déjà être plus présentes d’un côté par rapport à l’autre. L’asymétrie des rides s’explique aussi parfois par une puissance musculaire différente selon les côtés, ce qui est généralement constaté avant les injections. Dans ce cas, le praticien utilisera une technique appropriée pour chacun des côtés, ce qui n’évite pas toujours un défaut de symétrie persistant. Une retouche sera alors envisageable.
Le but de telles interventions est de rendre les patients plus beaux et plus heureux dans la mesure du possible. Malgré tout, les résultats obtenus sont parfois loin des résultats espérés, dégradant davantage l’état psychologique du (ou de la) patient(e) déjà abîmé au préalable. Les patients vivent l’après-injections de manière complètement différente les uns des autres.
La toxine botulique présente l’avantage de rajeunir les traits, mais aussi le défaut d’amoindrir les expressions faciales. Le praticien aura avisé le (ou la) patient(e) de cet élément afin que le résultat corresponde au mieux à ses attentes et qu’il (ou elle) ne soit pas gêné(e) (professions en contact avec du public, présentateur, acteur, etc.).

Les injections de toxine botulique ne requièrent aucune préparation spécifique. Il n’est pas demandé d’être à jeun le jour de la séance. En revanche, le visage doit être nettoyé de tout maquillage. Il est formellement déconseillé de prendre des médicaments composés d’aspirine au cours des 15 jours précédant et suivant les injections afin de réduire les risques de saignement au niveau des parties traitées.

Les contre-indications à respecter sont :

  • La myasthénie ou autres maladies neuro-musculaires.
  • L’allaitement et la grossesse : la patiente doit subir ses injections en dehors d’une période de grossesse (même de quelques jours) ou d’allaitement. En cas de doute, elle fera les examens nécessaires et en informera le praticien.

Les patients hypersensibles à la sérum-albumine ou à la neurotoxine botulinique et ceux traités aux aminosides A (famille d’antibiotiques à laquelle appartiennent l’Amiklin et la Gentalline) ne doivent pas avoir recours à des injections de toxine botulique.

Certaines précautions sont également à prendre :

  • Les patients doivent informer le praticien de leurs éventuels antécédents de paralysie faciale, de leurs possibles problèmes de coagulation ou de maladie neuro-musculaire, et s’ils ont subi des injections de toxine botulique dans le cadre d’un traitement de pathologie spasmodique. En collaboration avec le médecin traitant, il évaluera la possibilité de réaliser les injections et la technique à appliquer s’ils estiment tous les deux qu’elles peuvent être pratiquées.
  • Les patients doivent également informer le praticien, avant la séance d’injections, d’éventuels soucis de santé (grippe, abcès dentaire, infection, etc.) ou s’ils ont pris certains médicaments (aspirine, antibiotiques, anti-coagulants).
  • Globalement, les patients doivent rapporter au médecin tout ennui de santé et tout soin que l’on a pu leur prodiguer ou qui serait encore d’actualité, afin qu’il évalue la possibilité (ou non) de procéder à des injections. Ils ne doivent pas non plus hésiter à poser toutes leurs questions.

Les rares complications pouvant survenir sont :

COMPLICATIONS LOCALISÉES :
Des maux de tête : parfois présents plusieurs heures ou plusieurs jours, ils peuvent survenir à la suite de la première séance.
Un abaissement des sourcils : ceci peut être la conséquence d’injections frontales en présence de sourcils déjà naturellement bas. Ce défaut se corrige tout seul en quelques semaines.
Un abaissement partiel de la paupière supérieure : il peut être la conséquence d’une injection inter-sourcilière. Un ptosis est un cas exceptionnel (moins de 1 %) qui peut durer 4 à 8 semaines puis disparaître.
Une altération de la mobilité des lèvres ou des muscles du cou : le mouvement labial peut être perturbé suite à des injections dans les lèvres, gênant notamment le sourire. Des difficultés pour déglutir peuvent être rencontrées suite à des injections dans le cou.
Un assèchement de l’œil : la production de larmes peut être amoindrie, engendrant parfois une kératite, surtout chez les sujets portant des lentilles de contact. Dans ce cas, le (ou la) patient(e) devra porter une attention particulière à ses yeux en hydratant bien la cornée.
Des contractions spontanées des muscles faciaux : il arrive quelques fois que les muscles ayant subi des injections soient atteints de troubles musculaires se manifestant par des mouvements paradoxaux. Ceci est sans gravité et ne dure que quelques jours.

COMPLICATIONS GLOBALES :
Ces complications sont extrêmement rares :

  • Allergies : poussée d’urticaire, éruption cutanée, allergie globale.
  • Vomissements, étourdissements.
  • État de fatigue, grippal ou fiévreux.
  • Assèchement de la peau ou de la bouche.

En plus de ces risques, la durée et l’aspect peuvent varier de manière inattendue, des risques rarissimes peuvent survenir, ainsi que des risques jamais observés mais existants dans tous les actes médicaux.
Globalement, il faut bien peser les risques liés à des injections faciales, sans les exagérer et être pleinement conscient que cet acte comporte toujours des aléas. Le choix d’un praticien compétent pour pratiquer ces injections à but esthétique (toxine botulique) est le meilleur moyen pour éviter toute complication et pour s’assurer qu’il sache correctement réagir en cas de problème. Jusqu’au moment des injections à but esthétique (toxine botulique), le (ou la) patient(e) a toujours le loisir de poser des questions au praticien, qui s’empressera d’y répondre soit au cours de la consultation suivante, soit par téléphone.
Fumer augmente le risque de complications chirurgicales de toute chirurgie. Arrêter de fumer 6-8 semaines avant l’intervention élimine ce risque supplémentaire. Si vous fumez, parlez-en à votre médecin, votre chirurgien et votre anesthésiste ou appelez la ligne Tabac-Info-Service au 3989 pour vous aider à réduire les risques et mettre toutes les chances de votre côté.

Le coût d’une séance d’injection varie en fonction du nombre de zones à traiter. Pour une zone il est généralement de 200 euros. Un devis ainsi qu’une fiche d’information détaillée vous sera remise lors de votre première consultation.